LES CASTORS DE LORIENT KEROLAY


Les castors de LORIENT Kérolay ont été créés sur l'initiative de Mr Jean LAGARDE Ingénieur des Travaux Maritimes et directeur le la Coopérative HLM pour les personnels civils et militaires de la Marine à LORIENT et du syndicat FORCE OUVRIERE.

La Coopérative HLM dont faisaient partie les castors de kérolay à acheté les terrains, demandé les prêts et tenu les comptes des castors, ensuite elle retenait les remboursements par les loyers. Cette Coopérative est ensuite devenue la société HLM LORIENT BREST.

Les inscriptions se sont faites entre août et septembre 1954 à la baraque du syndicat FO sur l'ancien champ de manoeuvre (où se situent actuellement les halles de Merville).

Fin 1954, nous fumes 49 postulants à la construction. les terrains n'étant pas encore achetés, il était possible que l'on aille construire ailleurs, mais tous les propriétaires n'était pas d'accord.

Il fut décidé de construire, 49 maisons mitoyenne 30 F4 identiques, 18 F5 identiques et 1 F6 tout seul une standardisation permettant de construire plus vite. Les plans furent édités par les architectes DELAYRE & ROMUALDO.

Nous avons commencé par le démontage des baraquements du foyer du marin du cours de Chazelles et leur remontage près du blokhaus A5 de l'atelier militaire des torpilles de la Marine (Maintenant HLM de la rue Pierre Jakez Hélias et rue Stosskopf). Ces baraquements permirent de réaliser un sèchoir à parpaings, un vestiaire, un atelier et un entrepôt de matériaux. Une baraque d'habitation fut également constuite et occupée par Joseph DEREAT et sa famille et son chien Pataud.

En janvier 1955 commença la fabrication des parpaings. N’ayant pas encore eu les prêts, nous dûmes verser chacun 50000 F de l'époque. Cet argent permit d'acheter une bétonnière, une vibreuse ainsi que le ciment et le sable nécessaires.

Le chef de chantier était Joachim CHAPELAIN, les commandes étaient effectuées par Emile LE BORGNE et André HUIBAN. La DCAN prêtait un camion qui était conduit par Mathurin LE VOUEDEC.

La fabrication des agglos se faisait les mercredis, samedi et dimanche par équipe de 8. Nous fabriquions entre 1100 et 1200 parpaing de 15 x 40 par jour, et demandait entre 55 et 60 sacs de ciment de 50 kg. L'évacuation du séchoir se faisait le mardi soir après le travail.

Fin juillet 1955, nous avions fabriqué environ 100000 parpaings.

En août 1955, l'achat des terrains était effectif. La démolition des fermes de Kérolay et des murs de remonte de la caserne Frébault pouvaient alors commencer. Il fallut en priorité reloger l'occupant de ces ruines (Jojo cacahuète un brave type qui fabriquait des cacahuètes pralinées qu'il vendait en ville à LORIENT ensuite sa fabrique étant détruite, il partit travailler au charbonnage de Kergroise) une cabane lui fut édifiée dans le champ à côté de la cité. Ce fut assez pittoresque puisque ces ruines étaient envahies de puces dont les castors durent subir l'invasion. Le puit de cette ferme existe toujours au 3 rue Benjamin Franklin. Cette démolition permit la construction des routes au moyen des pierres récupérées.

Les routes furent tracées par Emile LE BORGNE sur une largeur d'environ 5,50 m (550 m). Le creusement fut fait à la pioche et à la pelle. Ensuite un "scraper" apporta son aide, mai la sècheresse était telle, qu'il fallait faire des tranchées à la pioche pour que le "scraper" puis rentrer dans le sol. Au niveau du boulevard et de Chez André COADIC, il fallut descendre le niveau de 1,50 m.

Nous avons alors empierré les rues à la main avec les cailloux de récupération afin que le camion puisse circuler. Il fallait mettre le gros bout de pierre en bas conseillait Chim CHAPELAIN le chef de chantier.

Emile LE BORGNE effectua ensuite l'implantation des maisons. Ensuite il fallut creuser les fondations coffrer et les remplir de béton et de pierres. Puis une équipe effectua la mise en place des évacuations sanitaires.

Pose de la première pierre

Elle s’est déroulée le matin du 26 février 1956 dans le froid et la neige en présence du Vice-Amiral André SALA nouveau commandant des Forces navales alliées du secteur centre Europe, elle fut posée sur la maison de Joseph DEREAT (au lot N° 10, 21 rue Guillaume Viennet).

Extrait la liberté du Morbihan des 26 et 27 février 1956

A KEROLAY

Avant le lancement de l’escorteur rapide « Le Basque », le Vice-Amiral Sala a accompli ce matin un geste symbolique riche de promesses, et concrétisant une nouvelle étape du travail entrepris par la marine dans le domaine social.

A Kérolay, le représentant du secrétaire d’état à la Marine a posé la première pierre d’un groupe de 63 maisons individuelles ouvrant ainsi le septième chantier de la société coopérative HLM des personnels civil et militaire de la Marine.

L’Amiral Sala était entouré du Contre-Amiral Galleret commandant la Marine à Lorient, de Monsieur Le Coutaller Maire de Lorient, l’Ingénieur Général du Génie Maritime Dupont de Dinechin Sous-Directeur de la Direction Technique des Constructions et Armes Navales, l’ingénieur Général Dutilleul Directeur de la DCAN, du capitaine de frégate Levaer commandant de la base sous-marine ; du Directeur du Commissariat de la marine Borderies ; de l’ingénieur Principal de Direction de Travaux Marie, Directeur des Travaux Maritimes, du médecin Chef Dubernat Président du centre Culturel de la Marine, du capitaine de frégate Nicaise Directeur de le D.P, de l’officier d’administration de première classe Lagarde, de MM Le Lain Directeur Départemental du M.R.L, Laurent secrétaire de la Chambre de Commerce, Blanchard directeur des services techniques de la ville ; Delayre architecte ; Me Guégan notaire et les castors.

Après que l’Amiral Sala eut manié truelle et marteau, le public entoura les tables dressées en plein air dans le vent glacial, pour le traditionnel vin d’honneur. Avant de lever son verre, l’Amiral sala remercia d’avoir été désigné pour poser cette première pierre et souligna l’association heureuse des deux cérémonies : lancement d’un bateau et lancement d’un chantier. Il indiqua ensuite l’acuité du problème du logement au premier rang des préoccupations des chefs. En terminant, il souhaita que les futures maisons de la cité de Kérolay voient beaucoup de joie et de bonheur.

 

 

Le gros œuvre fut réalisé par les entreprises de bâtiment DAUWE et MERLET, l’entreprise de bâtiment DAUWE réalisa les planchers en béton (ABC). L'entreprise MERLET monta alors les murs des maisons.

Les murs montés, nous avons réalisé la charpente et le chevronnage et les voliges de la toiture. La couverture en ardoise et les parties en zinc ont été faites par une entreprise spécialisée de GOURIN.

Une fois les maisons hors d'eau, nous avons placé les fenêtres et encadrements des portes, les lambourdes des planchers et les tubes pour l'électricité.

L'entreprise PERUYERO a réalisé les cloisons en briques et les plâtres, les carrelages des sols et un peu de faïence sur les murs.

Les enduits extérieurs ont été faits par l'entreprise MERLET.

Le sanitaire, les finitions des boiseries et de l'électricité ont alors été réalisés. Chacun a ensuite fait ses peintures et tapisseries et plus tard les extérieurs (clôtures, allées, ciment des garages, etc..).

Les maisons étaient terminées et furent habitées dans l'été 1957 en juillet et août.

Mais tout n'était pas terminé pour autant, les routes avaient été défoncées par la pose des canalisations d'eau, du tout à l'égout et du gaz. Il fallut les refaire en posant les bordures de trottoir que nous avons réalisé nous-mêmes dans des moules en bois, le soir à la fin de la construction des maisons.

La moyenne des heures de travail effectuée par chaque castor se situa environ entre 2600 et 3000 heures.

Le castor Pierre JAOUEN


Plan F5

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PLAN F4